Et voilà, après un an de mission au Gabon, il est temps pour une partie d’entre nous de rentrer en France pour de nouvelles aventures. Mais avant de clore ce chapitre, nous en profitons pour prendre une semaine afin de visiter l’intérieur du Pays !!!
Voici le planning de notre voyage tel qu’il était prévue au départ, vous verrez que nous avons dû faire quelques modifications.
Jour 1 (vendredi) | 28/06/2013 | Train LBV / La Lopé |
Nuit à la Lopé | ||
Jour 2 (samedi) | 29/06/2013 | La Lopé |
Nuit à la Lopé | ||
Jour 3 (dimanche) | 30/06/2013 | La Lopé |
Nuit : Train La Lopé / FCV | ||
Jour 4 (lundi) | 01/07/2013 | Visite des chutes de Poubara et du pont de liane |
Transfert jusqu’à Leconi | ||
Nuit à Leconi: Hotel Leconi ou Relais des Chasseurs | ||
Jour 5 (mardi) | 02/07/2013 | Visite du parc animalier |
Nuit à Leconi: Hotel Leconi ou Relais des Chasseurs | ||
Jour 6 (mercredi) | 03/07/2013 | Visite des canyons (vert, rose, blanc) |
Transfert Leconi / Bakoumba | ||
Nuit à Bakoumba: Sodepal | ||
Jour 7 (jeudi) | 04/07/2013 | Visite du parc de la Lekedi |
Transfert Bakoumba / Franceville | ||
Nuit à Franceville: Leconi Palace ou Masuku hotel | ||
Jour 8 (vendredi) | 05/07/2013 | Observation des éléphants depuis le baï (départ 5h) |
Nuit : Train FCV /LBV | ||
Jour 9 (samedi) | 06/07/2013 | Arrivée LBV vers 10h |
Ce planning a été concocté par Anne-Sophie et Benoit, qui ont réalisé un travail acharné pour réussir à avoir les infos et les réservations, ici internet ne vous aide pas, tout ce fait par téléphone !! Je les en remercie 🙂 Mon travail arrivera après avec le montage vidéo 🙂
Je remercie aussi Benoit pour ses notes qui m’ont permises d’écrire cet article 🙂
Avant le départ, tout est pratiquement réservé, certain hôtels sont même déjà payé. Nous voulions acheter notre billet Aller/Retour en train mais comme nous avons un arrêt en milieu de parcours à la Lopé, ce n’est pas possible pour leur système de réservation. Néanmoins, l’agent nous explique qu’il ne faut pas s’inquiéter « Dès que vous arrivez à une gare, vous prenez le billet suivant, il y a toujours de la place. » Ok, nous partons avec un billet pour la Lopé, les autres nous verrons sur place.
Jour J-1 avant le départ
Le jour J va être chargé ils font donc anticiper, notamment le fait que nous devons rendre l’appartement. Il faut faire nos bagages. Et là le casse-tête commence !!! Comment faire tout tenir dans 2 bagages en soutes + un bagage cabine un an de vie au Gabon.
Le jour J
On charge la voiture, nous disons au revoir à notre femme de ménage, qui aura fait un super job. Une journée de boulot très chargé, clôturer les derniers points et transférer l’ensemble de connaissances et informations à notre client. Cela suivi d’un petit pot de départ et remercier toute l’équipe projet avec qui nous avons passé un an !!! Merci pour votre accueil !
Augustin nous fait le plaisir de nous déposer à la gare, pour une fois ce n’est pas à l’aéroport. Ici il faut enregistrer ses bagages. Nous avons que des petits sacs donc inutile pour nous. Mais nous comprenons rapidement pourquoi il est nécessaire d’enregistrer les bagages, les gens rentrent dans leurs villages avec tout ce qu’ils peuvent ramener et qu’on ne trouve pas au village. Certains aliments, des pièces auto, des jouets, …
20h départ pile à l’heure, nous n’y croyons pas !! Nous sommes en 2nd classe (la première est trop climatisée) mais il fait froid quand même et les gabonais habitués ont pour certain des vestes en cuir d’hiver avec le bonnet !! Heureusement qu’on nous avait prévenu !! Si vous prenez le train au Gabon, prévoyez du chaud !!! Petit stress, les gares sont mal éclairées et nous ne voyons pas les panneaux, difficile de savoir si c’est la nôtre, nous arrivons quand même à dormir entre deux arrêts 🙂 Finalement, à 3h15 après une heure de retard, nous arrivons à la Lopé. 10 min de 4×4 avant d’arriver à l’Hotel. Vous allez pas me croire mais finalement je suis bien content d’avoir un pull en plus de la clim, il ne fait pas si chaud que cela au milieu de la nuit.
Jour 2
Réveil 10h, petit déjeuner dans un endroit tranquille.
Nous partons en Pirogue avant le repas pour voir des gravures rupestres découvertes fin des années 90 lors de la création du parc. Elles ont environ 1500ans, ça ne vaut pas Lasco. Nous aurons quand même droit à des explications de la part de notre guide « Alors quand les femmes veulent se faire belle, elles prennent le fruit, le pille et le mette sous yeux ». Par contre la remontée de l’Ogoué est impressionnante, le débit est fort et il y a de nombreux tourbillons !! Nous n’osons pas imaginer lors de la saison des pluies.
Après-midi, Safari en 4×4 dans un parc sous protection UE. Nous avons pu voir des éléphants (pas trop proche quand même), des singes de loin et des potamochères dans les hautes herbes.
Nous rentrons vers l’hôtel avec un très beau couché de soleil.
La journée se termine par un diner ambiance musique classique, improbable!
Jour 3
Matinée marche, nous faisons l’ascension du Mont Brazza. Histoire du guide. A l’origine, le mont s’appelait sovi sovi (chuchotement car une puissance vous faisais perdre l’orientation). Brazza au cours de ses expéditions sur l’Ogooué a prouvé qu’il n’y avait pas de puissance. Depuis ce temps, le mont porte son nom. Le haut du mont est un peu gâché par un relais téléphonique posé par une société chinoise. Par contre la vue est sublime !!
L’après-midi, repos et bronzette au bord de la piscine. Petit apéro puis diner avant d’aller dormir. Réveil à 2h30 pour aller prendre le train.
Et là, l’attente commence, ici pas de panneau d’information, de toute façon il n’y a pas d’information tout court, juste une télé qui diffuse les derniers clips Africain. 3h30, toujours rien, 4h30 annonce du chef de gare (en français dans le texte) « Le train vient de quitter la gare précédente, si rien ne s’y oppose, il devrait arriver dans 20min » Finalement le train arrive 30 min après à 5h.
Nous montons dans une ancienne rame SNCF de la région centre, pas de climatisation mais avec les fenêtres ouverte c’est plus agréable et il y a de la place pour les jambes. Nous dormons toujours entre 2 gares, mais plus le jour approche plus l’animation en arrivant dans les différentes gare grandie, nourriture, sandwich, vous pouvez tout acheter sur le bord des rails.
Nous retrouvons des amis, Axelle et Jean dans le train, ils sont montés à Libreville. Le monde est petit, Jean est un très bon amis d’un collègue qui vient d’arriver dans notre société. Ils ont un peu moins de chance que nous, le wagon est moins bien et il y a surtout de la viande de brousse sous les sièges.
Jour 4
Le voyage se poursuit au jour, ici vous avez le temps de voir le paysage, nous n’avançons pas à 300km/h mais plutôt à 50km/h. Le seul bémol est que les gens ont tendances à tout jeter par la fenêtre.
Nous arrivons à Franceville où nous retrouvons les taximens Jo et « Brejnev Mitterrand ». Une petite surprise nous attend, au moment de racheter nos billets, un panneau se trouve devant tous les guichets fermés. « Aucun billet disponible avant le 8 juillet, n’insistez pas, il n’y en a plus ». Sachant que notre avion de retour pour Paris est le 8 juillet, ça va être compliqué … Réunion de crise, nous décidons de rentrer en avion. Direction la première agence, ils ont 3 billets de disponible le vendredi après-midi, parfait pour nous !! Nous les prenons, surtout qu’après l’expérience du train, rentrer en 1 heure d’avion au lieu des 12h00 avec les éventuels retards, c’est pas mal. Nos amis eux essayent de trouver un autre moyen car ils doivent aller à la Lopé.
Franceville est une ville super étendue, répartie sur plusieurs collines différentes, la foret est encore très présente. Nous prenons des sandwichs puis départ direction les chutes de Poubara. Une bonne partie se fait sur une piste en territe (rouge) en bon état. La piste a été construite par la société chinoise pour la construction du barrage hydraulique. Avant d’arriver sur le site nous passons par le campement des travailleurs qui est en train de se vider, le projet de barrage est terminé.
Nous traversons un pont de liane qui nous permet d’accéder aux chutes, il craque et bouge sous les mouvements des autres. Grosse ambiance (comme on dit en montagne^^).
Petite balade à pied avec le « guide » du parc, un ado de 14ans. Après 5-10min de marche nous découvrons le cirque des chutes, c’est magnifique! Le débit est faible à cette saison, lors de la saison des pluies les chutes prennent pratiquement tout la largeur !
Nous repartons au bord des rapides puis c’est la retraversée du pont de liane.
Nous reprenons la route vers Léconi (1h30). Nous passons trois contrôles d’identité en 90km (la proximité avec le Congo explique ça)! Nous faisons la fin de la route de nuit, paysages lunaires, un peu angoissant, en saison sèche les fermiers mettent le feu à la savane. Cela donne une ambiance surréaliste à notre trajet de nuit, surtout que nous roulons sur des routes en très bon état mais avec personne pour les utiliser. Fin de la journée « Jo le taxi », éprouvant sur la fin mais une bonne nuit nous attends.
Jour 5
Nous avons dormis chez l’habitant, une auberge tenue par xxxx avec des décorations de xxx. Nous faisons la connaissance de Salomon et Noé, les deux fils en vacances scolaire.
Mais rien de mieux qu’une petite bière après tous ces trajets
Aujourd’hui, visite du parc Léconi sur les plateaux Batéké, il fait 28 000 hectares. Il s’agit d’un parc animalier construit dans les années 60 par la société COMILOG pour donner un nouveau travail aux populations locales suite à la fermeture du téléphérique de transport du Manganèse vers le Congo remplacé par le chemin de fer.
Florent, notre guide nous fait visiter le parc en 4×4 mode safari, la journée commence par le ramassage des villageois pour les déposer à l’entrée du parc où ils cultivent du manioc principalement mais aussi un peu de café.
Nous avançons sur des pistes sableuses à longueur de journée, step et savane à perte de vue, parfois brulée/en feu. Nous croisons de nombreux animaux, certain proviennent d’Afrique du sud.
Nous découvrons le canyon rose, le soir toujours avec notre guide Florent mais rejoint cette fois-ci avec son fils Stacy. Le couché de soleil timide n’a pas pu nous montrer toute la beauté du site, mais cela reste malgré tout magnifique. On dirait un peu Bryce Canyon aux USA. Il y a la présence de braqueur, Florent « met un coup de 12 » pour les faire fuir.
En rentrant, petit stop au maki du coin, avec 2 regab par personnes. Belles discussions avec Stacy (études dans l’électricité). Stacy a payé (on s’est fait devancer), nous avons un peu honte… Mais preuve que l’Afrique a le cœur sur la main…
Jour 6
Stacy et un ami à lui nous amènent au Canyon blanc, plus grand que le rose. Nous découvrons des villages complètement isolés (Saye et Léhou). Ils ne vivent que de chasse, cueillette et pêche mais ont l’électricité via des panneaux solaires. Ici les cases sont en tôle uniquement car il y a beaucoup de termites qui mangeraient tous le bois… Le trajet est long, 3h AR, on s’arrête toutes les heures pour pisser tellement on est secoué, nous découvrons l’intérêt des 4 roues motrice d’un 4×4 dans le sable ! Par contre les paysages sont magnifiques. La frontière avec le Congo n’est pas loin, heureusement un panneau nous indique le bon itinéraire.
Départ après le déjeuner direction le parc Lékédi avec un de leur chauffeur, van nickel. Longue après-midi de route, nous nous rendons d’abord à Moanda pour trouver un transport pour Axelle et Jean.
Moanda est aussi la ville ou se trouve les usines de la COMILOG, ambiance lunaire
Malheureusement les faux espoirs s’accumulent pour eux (train KO, taxi brousse KO, finalement ce sera la nationale le samedi, sans pouvoir aller à la Lopé). De Moanda, il reste 3h de route normalement, route parfaite sauf sur les 20 derniers km, arrivée de nuit, un peu exténué pas ces trajets.
Jour 7
Nous découvrons de jour le campement SODEPAL construit dans les années 60. C’est particulier car nous avons l’impression que le temps s’est arrêté ici. Le campement ressemble aux colonies de vacances que nous trouvons en France dans les mêmes années. Sauf qu’ici seul l’entretien minimum a été réalisé. Tout est resté d’époque, la déco, l’architecture, …
Direction le parc qui est magnifique, nous pouvons observer des Mandrills à 1m (radio trackés) dont un gros mal aux belles couleurs. Pour y arriver, il aura quand même fallu près d’une heure de marche en jungle profonde, machette obligatoire 🙂 Traversée d’un ruisseau sur un tronc d’arbre, attention ne pas glisser!
Nous allons ensuite sur l’ile aux gorilles, sur une barque avec un moteur électrique. 2 gorilles mâles jeunes ados, acclimatés à la présence de l’homme que nous pouvons observer depuis notre barque. Il y a aussi des gorilles sauvages mais impossibles de les voir (craintifs et dangereux).
Retour avec le 4×4 en mauvais état vers Moanda pour permettre à Axelle et Jean d’acheter leurs billets d’avion.
Mais c’est encore un faux plan (l’agence devait être ouverte à 15h mais la personne n’était pas là, classique)! Dernier coup de fil à Axelle, ils trouvent un pick up pour aller à la lopé et décident de rester à Mouanda. Seul 10min sont nécessaire pour trouver un hôtel. Nous les laissons donc à Mouanda et c’est à trois nous allons donc paisiblement vers l’hôtel Evoula palace à Franceville. Mais 10min après notre arrivée, coup de fil d’Axelle! « C’est la merde, plan foireux du pick up, le type à la nationale nous attend à Franceville, est ce que vous pouvez aller chercher nos billets? » Branlebas de combat, on saute dans un taxi mal négocié et tout pourri pour aller acheter les billets d’avion à la nationale, retour samedi matin vers LBV pour Axelle et Jean!
Retour à l’hôtel qui était finalement à 800m de l’agence la nationale. Et là l’extase! Un hôtel tout neuf, construit pour la CAN, après une semaine dans la brousse, la douche est juste au top! Je me lave deux fois tellement y avait de crasse à enlever! Et tout ça pour 35 000 🙂
Nous retrouvons Axelle et Jean pour le repas, tôt car demain réveil à 4h !!! Par contre la nuit dans un vrai lit est bien réparatrice 🙂
Jour 8
Effectivement le réveil fut rude, tout l’hôtel était encore endormi. Nous faisons 2h de 4×4 direction un bai pour tenter d’observer des éléphants. La piste est bonne sur la première partie, ensuite c’est au milieu des herbes hautes, plus haute que la voiture, que nous roulons dans la nuit noire. Pas très rassurant, surtout quand le guide dans le coffre tape sur le toit pour dire au chauffeur qu’il a pris la mauvaise route. Nous arrivons à destination, le jour se lève à peine et la, première surprise, nous devons enlever nos chaussures pour traverser une rivière.
Nous marchons une heure sous la pluie, il fait froid et le manque de sommeil de la nuit dernière se fait sentir. Nous arrivons sur le bai, et l’attente commence. Nous apercevons quelques éléphants au loin, rien de plus. Le guide arrive à faire tomber les clés du portail dans l’eau.
Nous avons un avion à prendre, nous ne pouvons donc pas attendre indéfiniment, les heures passent, le désespoir de ne pas voir d’éléphant arrive. Quand soudain un troupeau de 5 éléphants dont 3 grosses femelles et 2 petits arrivent vers 9h pour se rafraichir, quand le soleil pointe le bout de son nez. On se faufile jusqu’à un point d’observation. Instants magiques de baignade, d’apaisement en voyant ces animaux majestueux !
Puis une grosse femelle sort en notre direction, elle passe tout proche de nous mais ne nous voit pas et passe son chemin. Quand soudain, elle arrive sous le vent par rapport à notre position et s’arrête puis sent nos odeurs. Aïe aïe caramba, elle se met à marcher rapidement en notre direction pour nous charger! Panique à bord, on se faufile dans les hautes racines d’un palétuvier, à peine le temps d’y rentrer qu’elle est sur nous !
Sa tête énorme arrive à 1 ou 2 m de nous, le flip total, surtout pour les filles, en première ligne. C’est à ce moment que les guides l’effraie et elle part. Grosse frayeur mais heureusement pas de bobos. Le but de la charge était plus de protéger son petit en nous faisant peur que de nous attaquer directement. Elle a parfaitement réussi son coup! 🙂
Après toutes ces émotions, il est temps de rentrer pour Franceville puis Libreville par Avion. Le timing a été parfait pour les éléphants, nous avons 1h d’avance sur le planning. Pour les clés perdues, pas de problème, nous empruntons une autre barrière fait de bric et de brac.
Nous arrivons vers 12h à Franceville sous un beau soleil. Cette fois si nous quittons définitivement Axelle et Jean qui restent sur Franceville jusqu’au lendemain.
Petit repas sur les bancs de l’aéroport. Contrôle de sécurité et d’identité, c’est plus fun qu’à Roissy !! Pas de stress ici !! L’avion est presque à l’heure, juste 30 min de retard, c’est ponctuel !!
Nous croisons les doigts, la compagnie est quand même blacklistée par l’Europe. LA compagnie aux couleurs du Gabon (Allegiance, même si sur la carte d’embarquement c’est écrit Allegence ^^) mais tout se passe bien! Nous traversons les différentes couches de nuages du Gabon, difficile à croire mais pas la moindre turbulence! L’avion ronronne parfaitement, comme quoi la « tropicalisation » du matériel c’est une vérité ici 🙂 Nous atterrissons sans encombre à l’aéroport de LBV après plus d’une semaine passée à l’intérieur du pays. C’était super !!!
Comme nous n’avons pas d’appartement, nous récupérons notre voiture puis nos affaires laissées chez des amis chez qui nous prenons l’apéro 🙂 Puis chez un autre !!! Bref, il est temps de rentrer à l’hôtel. RDV pour de prochaines aventures !!